Présidentiel : le logement enfin dans le programme des candidats

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Jusqu’ici, le logement avait été très peu évoqué lors des débats présidentiels. Mais la situation a changé depuis la publication du rapport de la fondation Abbé-Pierre (FAP), mercredi 2 février. Certains candidats en ont alors profité pour exercer la main mise sur le sujet et intégrer le logement dans leur programme.

À environ deux mois de l’élection présidentielle, le logement fait enfin sujet de débat.
Ce brusque revirement fait suite à la présentation de l’état des lieux annuel de la FAP. Laurent Desmard, le président de l’association, ne comprend pas cet « aveuglement des responsables politiques » sur un sujet qui a pourtant un poids considérable sur les dépenses des ménages. Statistiquement, le logement (chauffage et énergie compris) représentait en 2020 21,8 % des dépenses des ménages, selon l'Insee. 24,6 % avec l’ajout de l'équipement du logement.

À l’issue du rapport FAP, l’ensemble des candidats de gauche ont chacun appuyé à leur tour l’importance d'accélérer la rénovation énergétique des bâtiments et d’un meilleur encadrement des loyers.

Accord quasi unanime sur la création de 150 000 logements sociaux
La majorité des candidats de gauche s’alignent à la construction d'environ 150,000 logements sociaux par an, en comparaison à l'objectif de 105,000 de l'année dernière. On retient aussi la proposition originale du candidat communiste Fabien Roussel qui mise sur la décentralisation des zones métropolitaines en vue de promouvoir la création de logements sociaux en milieu rural. Dans le même ordre d’idées, le militant écologiste Yannick Jadot propose une reconversion de bureaux en logements pour conserver l'état de certains terrains.

Quant à la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, elle justifie les mesures gouvernementales : l'ouverture des hébergements d'urgence à l'automne et leur fermeture au printemps, ou encore l'interdiction progressive de louer les logements mal isolés (passoires thermiques) entre 2023 et 2028.

Pour Emmanuel Macron, qui s’est entretenu plus tôt en vidéo avec le délégué de la FAP, Christophe Robert, il faut une réforme au niveau des aides au logement et un « revenu universel d'activité », une refonte des minima sociaux.

La droite de Valérie Pécresse, représentée par Aurélien Pradié, est en faveur de la décentralisation des compétences en matière de politique du logement ainsi que la création de 125,000 logements sociaux par an.
 
04 mars 2022
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